jeudi 6 mars 2008

TURQUIE: RAPPORT AMNESTY INTERNATIONAL 2007

Turquie

République turque

Informations extraites du Rapport 2007 d'Amnesty International
Capitale: Ankara
Superficie: 779452 km²
Population: 74,2 millions
Chef de l'État: Ahmet Necdet Sezer
Chef du gouvernement: Recep Tayyip Erdoğan
Peine de mort: abolie
Cour pénale internationale: Statut de Rome non ratifié

Après l'adoption de nouvelles lois au cours des années précédentes, la mise en œuvre des réformes ne semblait guère avoir progressé. Les personnes exprimant leurs opinions de manière pacifique continuaient de faire l'objet de poursuites. La situation des droits humains s'est encore détériorée dans les départements de l'est et du sud-est, sur fond d'intensification des affrontements entre les forces de sécurité et le mouvement politique armé Partiya Karkeren Kurdistan (PKK, Parti des travailleurs du Kurdistan); une recrudescence des attaques de civils par des groupes armés a par ailleurs été observée dans d'autres régions. Durant des manifestations violentes qui se sont déroulées à Diyarbakır, une ville du sud-est de la Turquie, les agents chargés de l'application des lois auraient fait un usage excessif de la force contre les manifestants. Bien que le nombre d'allégations de torture ou de mauvais traitements ait globalement diminué, il semble que les personnes placées en garde à vue à la suite de ces manifestations aient été souvent torturées ou maltraitées. Les motifs d'inquiétude concernant les procès inéquitables et le régime carcéral en vigueur dans les prisons de type F subsistaient. Les progrès en vue de créer des centres d'hébergement pour les femmes victimes de violences ont été peu importants.

Contexte

En décembre, l'Union européenne a partiellement gelé les négociations concernant l'adhésion de la Turquie car celle-ci refusait d'ouvrir ses ports et ses aéroports au commerce avec la République de Chypre, au motif que l'Union maintenait un embargo contre la République turque de Chypre du Nord, non reconnue par la communauté internationale.

En juin, le Parlement turc a révisé la Loi antiterroriste, augmentant considérablement le nombre d'infractions considérées comme des crimes terroristes. Il a également introduit des articles qui risquent de restreindre encore davantage la liberté d'expression et n'a pas limité l'usage de la force meurtrière par les agents de la force publique. En juillet, le chef de l'État a donné son aval à la nouvelle loi, tout en demandant à la Cour constitutionnelle d'annuler deux articles se rapportant aux sanctions contre la presse. En septembre, le Parlement a adopté le projet de loi sur le médiateur, après amendements. Au cours de l'année, la Turquie a ratifié le Protocole facultatif se rapportant au Pacte international relatif aux droits civils et politiques, ainsi que le Deuxième Protocole facultatif se rapportant au Pacte international relatif aux droits civils et politiques, visant à abolir la peine de mort.

Les mécanismes officiels de protection des droits humains tels que les conseils départementaux des droits humains, placés sous le contrôle de la Présidence des droits humains, elle-même rattachée au cabinet du Premier ministre, n'ont pas fonctionné régulièrement et ne se sont pas penchés sur de graves violations des droits humains.

Liberté d'expression

Des lois contenant d'importantes restrictions à la liberté d'expression étaient toujours en vigueur et permettaient donc de poursuivre, voire de condamner, certaines catégories comme les journalistes, les écrivains, les éditeurs, les universitaires, les défenseurs des droits humains ou les étudiants pour avoir exprimé leurs opinions de manière pacifique.

De nombreuses actions en justice ont été intentées en vertu de l'article 301 du Code pénal, qui érige en infraction le fait de dénigrer l'« identité turque », la République et les institutions de l'État. La plupart de ces affaires, y compris celle concernant le lauréat du prix Nobel de littérature Orhan Pamuk, se sont soldées par des relaxes.

• En juillet, la chambre criminelle de la Cour de cassation a confirmé la condamnation à six mois de prison avec sursis du journaliste Hrant Dink, qui avait été jugé pour des propos qu'il avait tenus sur l'identité arménienne dans son journal, Agos.

Les défenseurs des droits humains ont fait campagne pour l'abrogation de l'article 301 du Code pénal turc, invoquant l'absence de « sécurité juridique » à propos de cette infraction. Ils ont réfuté l'argument du ministère de la Justice selon lequel les poursuites arbitraires disparaîtraient avec le développement de la jurisprudence.

D'autres articles du Code pénal, révisé en 2005, limitaient la liberté d'expression.

• En octobre, Abdurrahman Dilipak, journaliste au quotidien Vakit, était jugé pour offense au chef de l'État. Il a été condamné à une peine d'un peu moins d'un an d'emprisonnement, commuée en une amende de 10500 livres turques (environ 5600 euros). Le ministère public avait requis la relaxe.

• Birgül Özbarış, journaliste au quotidien Özgür Gündem, faisait l'objet de sept procédures judiciaires pour « tentative visant à détourner la population du service militaire » à la suite de ses écrits sur le service militaire et l'objection de conscience. Elle était passible de trente-six ans d'emprisonnement au total.

L'article 288 du Code pénal, qui limite les déclarations publiques sur les procédures judiciaires en cours, a été utilisé de manière arbitraire et abusive pour empêcher des enquêtes indépendantes et des déclarations publiques sur des violations des droits humains.

Les cadres du Demokrat Türkiye Partisi (DTP, Parti démocrate de Turquie), formation pro-kurde, et les personnes qui adhéraient à des programmes politiques pro-kurdes étaient souvent poursuivis en justice, au point que l'on pouvait parler de harcèlement judiciaire.

• Le procès de 56 maires affiliés au DTP s'est ouvert en octobre. Ces élus avaient signé un courrier adressé au Premier ministre danois en décembre 2005 et demandant que Roj TV, une chaîne de télévision kurde basée au Danemark, puisse continuer d'émettre. Ils sont poursuivis pour avoir « sciemment et délibérément soutenu le PKK [Parti des travailleurs du Kurdistan] ».

Les personnes qui avaient recueilli des signatures pour une pétition reconnaissant Abdullah Öcalan, le dirigeant emprisonné du PKK, comme « représentant politique » ont été condamnées à des peines variables, les étudiants ayant été les plus durement sanctionnés.

Homicides commis dans des circonstances controversées

De nouvelles informations ont fait état de tirs meurtriers des forces de sécurité contre des civils. L'explication habituellement avancée était que les victimes n'avaient pas obtempéré à l'ordre de s'arrêter, mais les circonstances montraient souvent que les auteurs des tirs avaient recouru à une force disproportionnée et il est possible que certains homicides aient constitué des exécutions extrajudiciaires. Amnesty International était préoccupée par l'article 16 de la Loi antiterroriste révisée, qui n'indiquait pas explicitement que la force meurtrière ne devait être employée que si c'était absolument inévitable pour protéger des vies humaines. Il était à craindre que cet article, qui autorisait l'utilisation « directe et résolue » d'une arme à feu pour « neutraliser le danger », n'entrave encore plus la conduite d'enquêtes approfondies et impartiales dans les affaires mettant en cause les forces de sécurité.

Lors d'opérations de maintien de l'ordre liées à des manifestations, des agents ont de nouveau eu recours à une force excessive. En mars, les manifestations organisées à Diyarbakır pour les obsèques de quatre membres du PKK ont dégénéré. Dix personnes, dont quatre mineurs, ont été tuées ce jour-là. Huit d'entre elles présentaient des blessures par balle. De nombreux manifestants et policiers ont été blessés. À la fin de l'année, les enquêtes consacrées à ces homicides se poursuivaient. Les manifestations ont gagné des villes voisines: à Kızıltepe, deux manifestants ont été abattus; à Batman, un petit garçon de trois ans a été tué par une balle perdue; à Istanbul, trois femmes ont trouvé la mort dans l'accident d'un bus auquel des manifestants avaient mis le feu.

En septembre, une bombe a explosé dans un parc de Diyarbakır, tuant 10 personnes. Les auteurs de l'attentat n'ont pas été identifiés.

Attaques par des groupes armés

Les attentats à l'explosif contre des civils se sont multipliés. Un groupe armé, les Faucons de la liberté du Kurdistan, a revendiqué plusieurs attaques, notamment à Istanbul, Manavgat, Marmaris et Antalya, qui ont fait neuf morts et de très nombreux blessés. En mars, à Van, une ville de l'est de la Turquie, une bombe a explosé à côté d'un minibus, tuant deux civils et le poseur de bombe, un membre du PKK.

Le PKK a proclamé un cessez-le-feu unilatéral prenant effet au 1er octobre. Le nombre d'affrontements armés a diminué après cette date.

En mai, le juge Mustafa Yücel Özbilgin a été tué et quatre de ses collègues ont été blessés lors d'une attaque armée qui a visé les magistrats du Conseil d'État, la plus haute juridiction administrative. Le procès du meurtrier présumé et de huit autres personnes accusées d'avoir participé à cette attaque et à trois attentats à l'explosif contre les locaux du journal Cumhuriyet s'est ouvert en août à Ankara.

En février, Kani Yılmaz, ancien cadre du PKK et cofondateur du Parti démocratique et patriotique du Kurdistan (PWD), et Sabri Tori, membre du PWD, ont trouvé la mort dans un attentat à la voiture piégée à Suleymanieh, dans le nord de l'Irak. Ces deux assassinats sont venus s'ajouter à la liste des meurtres de membres du PWD imputés au PKK.

Torture

Même s'ils étaient moins nombreux que les années précédentes, des cas de torture et de mauvais traitements infligés par des responsables de l'application des lois ont continué d'être signalés. Des détenus ont affirmé avoir été battus, menacés de mort et privés de nourriture, d'eau et de sommeil. Certains actes de torture et mauvais traitements ont été commis dans des lieux de détention non officiels.

• En octobre, Erdal Bozkurt a indiqué avoir été enlevé à Alibeyköy, un quartier d'Istanbul, par des hommes qui s'étaient présentés comme des policiers. Ces derniers, a-t-il précisé, l'ont fait monter dans une voiture, lui ont bandé les yeux, l'ont menotté, frappé et menacé de mort avant de l'emmener dans un lieu où il a été torturé et interrogé toute une journée sur son appartenance et celle d'autres personnes à un groupe local protestant contre le trafic de drogue et les problèmes sociaux dans le quartier. Erdal Bozkurt a été relâché le lendemain.

De nombreux adultes et mineurs ont déclaré avoir été torturés et maltraités lors de la vague d'arrestations qui a suivi les émeutes de Diyarbakır, en mars.

• Deux garçons de quatorze ans ont affirmé avoir été détenus pendant environ neuf heures au poste de police de Çarşı, où ils ont été déshabillés, forcés à s'arroser mutuellement d'eau froide, menacés de viol, contraints à s'allonger sur le sol en ciment ou à s'agenouiller, les mains attachées dans le dos, pendant que des policiers leur assénaient des coups de poing, de matraque et de pied. Des certificats médicaux ont attesté ces mauvais traitements. Par la suite, les deux garçons ont été transférés à la Section des mineurs de la police dans un autre quartier.

Impunité

Les enquêtes sur les violences imputables aux forces de sécurité demeuraient entachées de graves irrégularités et le personnel judiciaire était généralement réticent à traduire en justice les auteurs présumés de tels actes.

• En février, il a été décidé de classer une affaire concernant des tortures qui auraient été infligées à cinq adolescents en octobre 2005 à Ordu.

• Deux membres des services de renseignement de la gendarmerie et un informateur ont été condamnés à des peines de réclusion de plus de trente-neuf ans pour un attentat qui avait visé une librairie dans la ville de ?emdinli, en novembre 2005, et au cours duquel un homme avait été tué. Dans la décision, le tribunal a souligné que les deux accusés n'avaient pas pu agir à l'insu de leur hiérarchie. Cette affaire, dont le jugement en appel était prévu pour la fin de l'année, était révélatrice des obstacles importants qui empêchent la comparution en justice de hauts responsables des forces de sécurité soupçonnés de violations des droits humains.

Ingérence dans la justice

Le procès concernant l'attentat de Şemdinli (voir ci-dessus) s'est ouvert à la suite d'une enquête qui a apparemment souffert de l'ingérence de membres du gouvernement et de l'état-major. L'acte d'accusation rendu public par le procureur en mars mettait en cause le chef de l'armée de terre et d'autres responsables militaires du département de Hakkâri. Le procureur a demandé que son homologue militaire ouvre une enquête distincte afin d'établir si l'attentat s'inscrivait dans le cadre d'un complot plus vaste. Le procureur a fait l'objet d'une enquête du ministère de la Justice pour faute éventuelle et le Conseil suprême des juges et des procureurs l'a démis de ses fonctions en avril. Il a interjeté appel mais son recours a été rejeté.

Craintes de procès inéquitables

Les personnes inculpées en vertu de la législation antiterroriste continuaient d'être victimes de procès inéquitables et interminables devant les cours pénales spéciales, qui ont remplacé les cours de sûreté de l'État, abolies en 2004. Les éléments de preuve sur lesquels s'appuyaient les procureurs provenaient de déclarations qui avaient, semble-t-il, été obtenues sous la torture. Quand une affaire était rejugée parce que la Cour européenne des droits de l'homme avait considéré la première procédure comme inéquitable, le nouveau procès n'était pas impartial et ne donnait pas lieu à un réexamen des éléments de preuve. Les procédures étaient excessivement longues; en outre, les dispositions visant à limiter la durée de la détention avant le jugement n'avaient pas encore été adoptées et ne garantissaient pas l'achèvement des procès dans des délais raisonnables.

Conditions carcérales

Les prisonniers continuaient de faire état de mauvais traitements, de sanctions disciplinaires dures et arbitraires et d'un recours à l'isolement cellulaire individuel ou en petits groupes dans les prisons de type F. En septembre, le Comité européen pour la prévention de la torture et des peines ou traitements inhumains ou dégradants (CPT) a publié son rapport sur la visite qu'il avait effectuée en décembre 2005 dans des lieux de détention situés en Turquie; il a recommandé que les prisonniers soient autorisés à se réunir plus longtemps et a commenté les conséquences extrêmement néfastes du régime d'isolement, qui pouvaient s'apparenter à des traitements inhumains et dégradants. Le CPT a renouvelé l'appel qu'il avait lancé en 2004 en faveur d'un réexamen complet des services de santé de l'administration pénitentiaire.

Objecteurs de conscience

L'objection de conscience n'était pas reconnue et il n'existait aucun service civil de remplacement.

• En octobre, Mehmet Tarhan a été rejugé par le tribunal militaire de Sivas; déclaré coupable de deux chefs d'insoumission pour avoir refusé à deux reprises de faire son service militaire, il a été condamné à vingt-cinq mois d'emprisonnement.

Violences contre les femmes

Peu de progrès ont été réalisés dans la mise en œuvre d'une disposition de la Loi de 2004 sur les municipalités qui soulignait la nécessité d'ouvrir des centres d'hébergement pour les femmes victimes de violence domestique dans les villes de plus de 50000 habitants. Les associations féminines ont demandé des fonds gouvernementaux supplémentaires pour que la loi soit appliquée. En juillet, un pas vers la reconnaissance de ce problème endémique et enraciné dans la société turque a été fait lorsque le Premier ministre a diffusé une circulaire présentant les mesures destinées à lutter contre les violences faites aux femmes et aux enfants et à prévenir les crimes d'« honneur ». En décembre, le Parlement a modifié la Loi relative à la protection de la famille, ce qui a eu pour effet d'en élargir le champ d'application.

Visites d'Amnesty International

Des délégués d'Amnesty International se sont rendus en Turquie en mars, en avril, en mai et en octobre.

Autres documents d'Amnesty International

« Partenaires dans le crime »: le rôle de l'Europe dans les « restitutions » des États-Unis (Résumé) (EUR 01/008/2006).

Turkey: Article 301 - How the law on "denigrating Turkishness" is an insult to free expression (EUR 44/003/2006).

Turkey: No impunity for state officials who violate human rights - Briefing on the Şemdinli bombing investigation and trial (EUR 44/006/2006).

Turkey: Briefing on the wide-ranging, arbitrary and restrictive draft revisions to the Law to Fight Terrorism (EUR 44/009/2006).

Turquie. Procès interminables et déni de justice. Les personnes inculpées en vertu de la Loi antiterroriste continuent d'être soumises à des procès interminables et inéquitables (EUR 44/013/2006).

Le procès de Temel Demirer pour avoir reconnu le génocide des Arméniens débute aujourd’hui en Turquie


Selon l’agence d’information indépendante turque Bianet le lendemain du meurtre de Hrant Dink le 19 janvier 2007, l’écrivain turc Temel Demirer a lu une déclaration à la presse à Ankara disant que le journaliste n’avait pas seulement été tué parce qu’il était arménien, mais aussi parce qu’il avait parlé du génocide arménien.

Un an plus tard, Temel Demirer a été mis en accusation en vertu de l’article 301 et 216 pour “ dénigrement de la République Turque ” et “ incitation à la haine et à l’hostilité. ”

Temel Demirer passera en jugement en première instance devant la Court Pénal n°2 d’Ankara aujourd’hui.

L’acte d’accusation préparé par le Procureur en chef de la République Levent Savas le 24 décembre 2007 est basé sur des rapports et des enregistrements de la police. Selon l’acte d’accusation, Temel Demirer a déclaré la chose suivante lors d’une réunion de protestation :

“ Nous vivons dans un pays où les meurtres et le silence sur la vérité sont des associés. Hrant a été assassiné non seulement parce qu’il était arménien, mais parce qu’il a dit expressement la réalité qu’un génocide a eu lieu dans ce pays. Si les intellectuels Turcs ne commettent pas 301 crimes en vertu de l’article 301, donc ils seront coupables du meurtre de Hrant, aussi. "

"Il y a eu un génocide dans notre histoire, il s’appelle le génocide arménien. Aux dépens de sa vie, Hrant nous a dit à tous cette réalité. Ceux qui ne commettent pas un crime contre l’état meurtrier font partie du meurtre. Ceux qui ont tué les arméniens hier attaquent aujourd’hui nos frères et sœurs kurdes. Ceux qui veulent la fraternité des peuples ont besoin de faire face à cette histoire. Nous devons commettre des crimes pour éviter que ce qui est arrivé aux arméniens arrive aux Kurdes. J’invite tous ceux d’entre vous à commettre des crimes. Oui, il y a eu un génocide arménien dans ce pays."

La déclaration a été signée par les personnes et organisations suivantes :

FIKRET BASKAYA, ISMAIL BESIKCI, YUKSEL AKKAYA, MEHMET OZER, NECMETTIN SALAZ, AHMET TELLI, RUSEN SUMBULOGLU, TAYFUN ISCI, MAHMUT KONUK, IBRAHIM AKYOL, ABDULLAH AYDIN, OKTAY ETIMAN, SAIT CETINOGLU, HALIL IBRAHIM VARGUN, OZGEN SECKIN, ZISAN KURUM, METE KAAN KAYNAR, HAKKI ATIL, MUSTAFA KAHYA, ANIL ASLAN, HUSEYIN ONTAS, EROL BIYIKLI, CENNET BILEK, SERPIL KOKSAL, SELÇUK KOZAGACLI, H. IBRAHIM VARGUN, EVRIM KILIC, YILMAZ ERDOGAN, PINAR DURSUN, SAMET ERDEMIR, OZER AKKUS, OZGUR DOGAN, MEHMET TOGAN, RAMAZAN GEZGIN, METIN UZUNOZ, ONUR ISIK, HUSEYIN GEVHER, ULKU CEVIK, HUSEYIN GUNGOR, MUZAFFER CELIKKOL, RIZA KARAMAN, METIN AYHAN, IRFAN KAYGISIZ, CAGDAS KUPELI, DEVRIM KAHRAMAN, TULAY KOCAK, ALI ERSIN GUR, MUHARREM DEMIRKIRAN, HALDUN ACIKSOZLU, ADIL OKAY, CONFEDERATION DES TRAVAILLEURS EN EUROPE VENANT DE TURQUIE (ATIK)

vendredi 29 février 2008

NEGATIONNISME À STRASBOURG : LE SCANDALE D'UN CANDIDAT À LA MAIRIE CLIENTELISTE !




Elections municipales à Strasbourg et négationnisme du Génocide des Arméniens:

Dans un article publié mardi 12 février 2008 sur le site internet de la chaîne de télévision turque NTV-MSNBC le journaliste Kayhan Karaca est revenu sur l’affaire Sirma Oran à Villeurbanne (http://www.ntvmsnbc.com/news/435245.asp) pour poser la question du positionnement des candidats d’origine turque aux élections municipales à Strasbourg vis-à-vis du génocide des Arméniens.

L’auteur, Kayhan Karaca, est un spécialiste des questions européennes qui contribue régulièrement aux travaux de l’Institut turc de politique étrangère et qui représente l’Association des journalistes parlementaires européens auprès du Conseil de l’Europe.

Kayhan Karaca écrit « Elu fort probable à la mairie de Strasbourg, le candidat du PS, Roland Reis a déclaré lors d’un entretien à NTV, qu’il n’approuvait pas la façon dont on a traité Sirma Oran à Villeurbanne. R. Reis qui est également sénateur, n’accepte pas qu’on fasse pression sur les candidats sur des sujets qui n’ont rien à voir dans une élection locale. Ries, a aussi déclaré son hostilité à la loi sur le négationisme du génocide arménien. Il espère que ce projet de loi ne viendra pas à l’ordre du jour du Sénat. Les candidats d’origine turc de sa liste, Mine Gunbay et Saban Kiper, disent ne pas avoir reçu de pressions sur le problème arménien ».

Curieuse présentation qui laisse supposer qu’au cas où les candidats d’origine turque seraient interrogés sur la question ils seraient en mauvaise posture et qui présente également la position du sénateur Roland Ries comme celle d’un élu qui élucide la question par une pirouette consistant à dire le génocide des Arméniens n’est pas une affaire locale. Mais ce n’est pas tout Kayhan Karaca s’est aussi interressé à la liste des verts : « Le candidat des verts Alain Jund, de son côté a qualifié d’absurde la crise crée autour de la candidature de Sirma Oran. Aux questions posées par NTV, il a répondu qu’il n’acceptait pas qu’on mette sous pression les candidats. Jund, a rajouté que tous les pays ont des pages noires dans leur histoire. Si nous commençons par ce sujet, les turcs aussi pourraient parler de notre rôle en Algérie ou de la collaboration avec des nazis pendant la deuxième guerre mondiale. Les candidats inscrits sur la liste des verts Derya Topal, Thomas Kaybaki et Fatih Karakaya disent n’avoir subi aucune pression ».

Cette information a été reprise par le Turkish Daily News en date du 12 février 2008 dans un article intitulé « Un maire français zélé accuse le consulat Turc de provocation ». Selon le quotidien turc Jean Paul « Bret a accusé le Consulat Turc de Lyon de faire pression sur la communauté Turque de la ville ». Interrogé Ýsmail Hakký Musa a « écarté les allégations de Bret et a dit que les arguments du maire trahissent un préjugé contre les Turcs ».

« Il y a 120000 Turcs dans Lyon et nous avons simplement 15 à 20 fonctionnaires au consulat. Ce sont les Turcs eux-mêmes qui se sont avérés être sensibles à ces questions » a déclaré le Consul. « Des associations turques visitent fréquemment le consulat et réitèrent leur empressement à intégrer la société française » a-t-il ajouté. « Les Turcs de Lyon voient leurs origines comme une assise. Mais ils approuvent aussi la citoyenneté française » a dit Musa « Cependant, ils ne sont pas prêt à entendre des accusations sans fondement sur leurs ancêtres » a dit M.Musa.

« Il ne faut pas généraliser l’incident et penser à l’attitude de Bret comme endémique dans la vie politique française. Beaucoup de Turcs participent volontairement aux élections sous les bannières de divers partis politiques français dont les socialistes » a conclu M.Musa.

LE COMMUNAUTARISTE ROLAND RIES (PS)


Le Collectif des Démocrates Turcs d’Europe (CDTE) condamne cette attitude communautariste du sénateur Roland RIES (PS) n’ayant pour seul but que de diviser et d’éloigner encore plus le deux communautés turque et arménienne. Nous appelons toutes les forces vives, qu’elles soient françaises, turques ou arméniennes à prendre position contre l’attitude révisionniste et négationniste de M.RIES, attitude clairement dictée par un groupe d’extrême droite turc qui, en réalité, n’est en aucun cas représentatif des Turcs de France.

L’attitude arménophobe d’un groupe d’individus qui se sont auto-catapultés "représentatifs" des Turcs de France et qui se ont auto-proclamés "gardiens" du négationnisme d'Etat turc nuit à l’image et au travail de dialogue des démocrates Turcs qui oeuvrent à la réconciliation entres Turcs et Arméniens.

Mais certains ne sont décidément pas prêts à envisager un quelconque dialogue avec les Arméniens. Nous leur dirons une seule chose :
"N’ayez crainte mesdames et messieurs, s’il fallait réellement avoir peur, ce serait DE VOUS que nous aurions peur" ...

Exprimez votre indignation contre le négationnisme et le communautarisme de M.RIES:


A STRASBOURG
Permanence sénatoriale de Roland Ries
42 rue de la Première Armée,
67000, STRASBOURG.
TELEPHONE : 03.88.36.96.92
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COURRIEL : r.ries@senat.fr